BURKINA FASO : UN POOL ECONOMIQUE ET UN BRASSAGE SOCIAL CREES PAR LE PROJET VLO POUR LES ELEVEUSES DE L’OUBRITENGA.
Une filière locale durable et inclusive, c’est ce que nous voulons en empruntant la voie lactée avec les femmes de l’Oubritenga du Burkina Faso.
Une première expérience nous a donné des raisons de maintenir le cap à la suite des cent-cinquante 150 éleveuses des villages de Goulgo, Barkoundouba, Lelexé, Nakamtenga, Bissiga, Tamasgo, qui ont fait leurs preuves dans la production laitière.
En effet elles sont arrivées à gérer des étables de bovins pour d’autres et de caprins pour certaines avec une production laitière qui alimente une laiterie d’une capacité de cent (100) litres par jour.
Du projet Voie lactée des femmes de l’Oubritenga (VLO) phase 1, le constat sur l’amélioration des vies des bénéficiaires des communautés hôtes et déplacées internes de la région du Plateau Central à travers ces six villages d’intervention, est indéniable.
Au départ, ce projet était assez ambitieux car l’élevage bovin n’était destiné qu’aux hommes et cet entreprenariat féminin n’était donc qu’une phase expérimentale où il fallait déconstruire les stéréotypes et inculquer une approche participative des hommes à travers des plaidoyers, des théâtres fora, des causeries pour asseoir la dynamique du projet.
Au total, ces bénéficiaires ont été formées sur les bonnes pratiques de l’élevage, et ont aussi mis en place cent (100) hangar-étables et cinquante (50) chèvreries.
Également, cent (100) bovins de race Goudali et cinquante (50) caprins de race sahélienne leurs ont été donnés. Tirer leur épingle du jeu ? elles en sont arrivées et accompagnent leurs ménages avec les ressources financières générées par cette activité. Et même, le principe du ‘’qui reçoit donne’’ dit « QRD » a été respecté. Il s’agit là d’un microcrédit animal pour lequel chaque éleveuse bénéficiaire de l’action s’engage à doter une femme de sa communauté non bénéficiaire des fructifications de son activité à savoir un chevreau. C’est ainsi que cinquante (50) autres femmes ont commencé leur aventure.
Au-delà du financier, nous notons que ce projet a permis un brassage ethnique (mossis et peulhs), de propulser l’entreprenariat féminin, de réduire les inégalités du genre, de mettre en place un réseau de femmes leaders dans le domaine laitier et actives dans la défense des droits de l’Homme et la mise en place d’une laiterie gérée par une société coopérative « VOLAFO » des éleveuses bénéficiaires.
En témoigne Diallo Mariam, une éleveuse. ’’ J’ai eu la chance d’être une bénéficiaire du projet VLO et de mon élevage, je suis une fierté pour ma famille. Avec les autres bénéficiaires il n’y a plus de barrière entre peulh et mossi et les personnes déplacées internes cohabitent pacifiquement avec les communautés hôtes. A présent j’ai ramadan de plus, le petit de ma vache. Mes enfants consomment le lait de vache qui est très nutritif et j’arrive à en vendre et à subvenir aux besoins de ma famille. Sans oublier que j’ai appris à cultiver du niébé fourrager dont les graines améliorent l’alimentation de mon ménage et le fourrage bénéfique à mes animaux. Mon monde a beaucoup changé avec l’accompagnement de mon mari sous les conseils du projet’’.
Ce bilan positif et la volonté d’autres femmes de vivre cette aventure a conduit l’ONG APIL et son partenaire Elevages Sans Frontières à défendre une seconde phase pour VLO qui vise l’amélioration de l’autonomie des femmes et des jeunes ruraux par le renforcement d’une filière laitière locale qui répond aux enjeux socioéconomiques et environnementaux.
Il a ainsi été question de cibler cent (100) bénéficiaires qui auront un coaching de leurs devancières pour leurs projets d’entreprenariat visant leur autonomie et une appropriation de pratiques agroécologiques comme leviers d’atténuation de la vulnérabilité alimentaire et environnementale.
Également la coopérative VOLAFO sera accompagnée dans sa professionnalisation et dans l’enrichissement des plaidoyers en faveur des actrices et acteurs de la filière lait local.
L’aventure continue avec cent autres femmes pour cette deuxième phase de la voie lactée des femmes de l’Oubritenga.
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